Success story raconté par le margazine Merkur
Patrice Walzing, CEO chez Dovit, a donné une interview parue dans le magazine Merkur de novembre. Il livre ses impressions sur le marché du bâtiment connecté, son avenir et les ambitions de Dovit.
On parle de domotique depuis les années 1970-1980 mais en réalité, le premier objet de domotique date de 1955, année au cours de laquelle l’ingénieur américain Eugène Polley a développé la première télécommande sans fil. Aujourd’hui, nous sommes entourés d’objets non seulement sans fil mais hautement communicants et «intelligents » grâce au traitement des nombreuses données qu’ils collectent et/ou génèrent. La domotique a quitté l’univers des films de science-fiction pour entrer dans les logements et transformer notre sweet home en smart home. La société DOVIT est entrée dans le jeu il y a quelques années et équipe environ 500 logements par an sur le marché luxembourgeois avec des solutions apportant confort, sécurité et gestion de l’énergie, le tout configuré selon les souhaits des clients et adaptable à l’évolution de ceux-ci. Entretien avec Patrice Waltzing qui a récemment quitté l’univers du conseil pour prendre les rênes de cette pépite nationale, revenant ainsi à ses premières amours : l’industrie et la technologie.
Quelle est l’origine de DOVIT ?
En fait, l’origine se trouve dans un mémoire de fin d’étude réalisé par un étudiant ingénieur italien de la région de Vérone, Giovanni Grauso. Sur la base de ce travail, Giovanni et son frère Silvio ont créé en 2004 une entreprise et une marque: Home Innovation. C’est sur ces fondations solides que DOVIT a été créée en 2018 avec le rachat par le groupe luxembourgeois Promobe. Giovanni et son frère Silvio sont toujours dans la société. Ils dirigent le centre de R&D qui est situé à Vérone, centre où sont conçus tous les équipements et où nos ingénieurs étudient la façon d’intégrer les nombreux objets connectés disponibles sur le marché à notre propre système.
On entend parler de domotique depuis longtemps. Pourquoi cela se développe-t-il vraiment maintenant ?
Toute technologie demande un temps plus ou moins long pour arriver à maturité, en fonction de la durée nécessaire à l’apprentissage et à la prise en compte des méfiances et freins des utilisateurs. Il y a également le besoin pour les producteurs de stabiliser leurs produits pour garantir un niveau de qualité élevé. Ça a été le cas pour la domotique comme pour d’autres. Au début, les serveurs nécessaires étaient très encombrants, ce qui ne permettait pas de développer facilement le marché. Avec la miniaturisation des composants et la capacité nettement améliorée des micro-processeurs, les produits sont devenus plus stables et plus faciles à intégrer dans tout type de logement sans nécessiter d’espace important. La vraie révolution est récente. L’arrivée des objets connectés dans nos vies a accru l’intérêt pour une domotique centralisée capable de les contrôler. Les utilisateurs se sont habitués aux technologies liées à internet, au cloud computing et surtout à l’utilisation de leur smartphone pour beaucoup de leurs activités quotidiennes. La maturité globale du marché est maintenant en place. Mais il faut encore harmoniser les protocoles utilisés dans les processus domotique (ensemble de règles qui régissent les échanges de données d’ordinateurs en réseaux, de composants électroniques ou d’objets connectés, ndlr). Aujourd’hui, il y en a encore une trentaine sur le marché, ce qui complique le dialogue entre les différents éléments. C’est donc la prochaine étape in – contournable de l’évolution de la technologie, qui contribuera à son développement.
Vos solutions permettent de gérer de façon centralisée plusieurs commandes concernant la maison, de l’éclairage aux accès en passant par le chauffage ou les stores. Quelle clientèle visez-vous ? Plutôt le résidentiel ou les immeubles administratifs et de bureaux ?
À l’heure actuelle, une grosse majorité de notre activité concerne le résidentiel. Le principe de la domotique est de pouvoir gérer les paramètres d’unités de vie de façon individuelle et de donner la main à l’utilisateur final pour cette gestion. Dans un immeuble administratif ou de bureaux, en règle générale, beaucoup de choses se font de manière centralisée et selon des schémas complexes qui intègrent par exemple également le réseau IT ou la téléphonie, etc. Ce n’est donc pas du tout la même organisation ni la même finalité. Cela étant dit, de plus en plus, nous étudions l’opportunité de nous développer dans le secteur des bâtiments collectifs de type hôtels, hôpitaux ou maisons de repos car dans ce cas la notion d’unité de vie est présente et le confort des utilisateurs y est valorisé. Dans le cas, des bâtiments en lien avec la santé, l’avantage de la domotique est que ses outils permettent de suivre le fonctionnement du bâtiment lui-même mais aussi les données de santé des occupants. Cela peut représenter une aide précieuse pour suivre des patients et adapter facilement leur environnement de vie.
La présence d’un système de domotique ne rend-elle pas les bâtiments plus vulnérables en termes de cybersécurité ?
Nos installations sont filaires et garantissent une sécurité optimale de toutes les données. En effet, les serveurs sont systématiquement installés localement chez le client et les données n’en sortent pas. Le client peut décider de nous permettre d’accéder aux données. Ce peut être intéressant, par exemple, pour les traiter de manière à les traduire en scénarios pour automatiser certaines tâches ou comportements en fonction des habitudes d’une maisonnée.
Le Luxembourg est-il particulièrement porteur grâce à son florissant marché de l’immobilier ?
D’une manière générale, les marchés où le prix du mètre carré à l’achat est élevé sont porteurs car dans ce cas, le coût d’une installation de domotique apparaît comme marginal dans le prix total du bien. De même, les marchés où les logements sont spacieux, avec un nombre de pièces important, sont intéressants car la domotique y trouve toute sa raison d’être en centralisant les commandes via un écran tactile fixe et/ou depuis n’importe quel écran mobile. Enfin, les marchés sur lesquels le prix de l’immobilier augmente régulièrement permettent également d’absorber le surcoût lié à la domotique. Le Luxembourg coche toutes ces cases. Nous y avons donc un potentiel important de développement, d’autant plus que les programmes de constructions neuves sont nombreux. Nous continuons également à développer notre marché historique, l’Italie, où les clients sont férus de technologie et de design et où il existe de nombreux projets de smart-cities. La domotique s’inscrit parfaitement dans cette tendance. Ces systèmes peuvent facilement être connectés à des ressources externes comme la possibilité de consulter le trafic routier en temps réel ou de réserver des spectacles ou des tables au restaurant, etc. En dehors de ces deux marchés phares, nous sommes présents en France, en Belgique et en Allemagne et nous souhaitons prochainement aborder les Émirats arabes unis et le Moyen-Orient en général.
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Merci à la Chambre du Commerce de Luxembourg pour l’écriture et le tournage de cette success story. Pour lire l’article dans son intégralité, cliquez ci-dessous.